Une Exécution capitale place de la Révolution
Pierre-Antoine Demachy, 1793, huile sur toile, 37x53.5 cm, musée Carnavalet.
Pierre-Antoine Demachy est né en 1723 à Paris et y mort en 1807. C'est est un
artiste peintre français. Il s’est fait une spécialité des
peintures
de ruines, des décors architecturaux en trompe-l’œil et surtout des
vues de Paris. Il est l’élève de
Servandoni, le plus grand scénographe (=metteur en scène mais exclusivement au théâtre) de l’époque en
France. Spécialiste reconnu dans ce domaine, Demachy est
nommé plus tard professeur de perspective à l’Académie de
peinture. Il y est reçu en 1758 comme
peintre d'architecture.
La désacralisation du Roi Louis XVI en 1791 met en péril la monarchie constitutionnelle. De plus les monarches européens qui envisagent une guerre pour revenir à l'ancien régime. Suite à cela l'Assemblée déclare la guerre à la coalition européenne. La patrie est en danger et le régime s'écroule. Un nouveau régime est instauré : la I° République qui crée une Assemblée nationale composée des Girondins, des Marais et des Montagnards. Les Montagnards prennent le pouvoir et les Girondins et les Marais y sont soumis. Ils instaurent la Politique de la Terreur, ce qui provoque la haine chez le peuple qui déteste le régime et le Roi qui sera exécuté et le régime s'écroule à nouveau.
Au premier plan, nous pouvons voir la foule sur la place de la Révolution, autour de ,la guillotine, qui attend avec impatience l'exécution du roi. Elle est séparée en deux et de chaque côté se situent : les bourgeois, et les commerçants. Ils ne se mélangent pas puisque les bourgeois veulent conserver (malgré la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen) leur supériorité intellectuelle, financière et de pouvoir politique par rapport aux autres membres du tiers état. Nous distinguons les deux catégories grâce à leurs habits : les bourgeois portent des costumes en queue-de-pie, des perruques, des robes, des culottes, tandis que les commerçants sont vêtus de sabots, de tabliers et pour peu d'entre eux de costumes. Leurs vêtements ont tous un point commun : ils sont bleus, blancs ou rouges, les couleurs de la France libre ! Et ils paraissent tout de même tous d'accord et satisfaits du sort du roi, ils s'en réjouissent : ils lancent leurs chapeaux, ils crient.
Au deuxième plan, nous observons la guillotine placée sur l'échafaud où Louis XVI est prêt à être exécuté. Il est vêtu de blanc et il est tenu par les bras par deux hommes. Les soldats protègent l’échafaud du peuple ou d'éventuelles attaques. Nous les reconnaissons grâce à leur tenue vestimentaire : ils ont un chapeau triangulaire noir, une perruque de cheveux blancs, une veste bleu foncé et un chemisier rouge, ce sont aussi les couleurs patriotiques. Ils ont à disposition des lances que l'on distingue à gauche. Tout à gauche du tableau se tient une statue d'une femme assise avec une lance. On a l'impression qu'elle assiste au spectacle elle aussi et qu'elle fixe le roi.
A l'arrière plan nous pouvons observer le ciel obscur sauf au-dessus de la guillotine où se situe une éclaircie. Il y a aussi de grands bâtiments blancs qui sont sûrement des bâtiments politiques.
Ce tableau nous montre l'aspect violent de la Révolution et sûrement sa fin. Les Français vont pouvoir fonder un nouveau régime politique et ne plus avoir à haïr le roi. Il peint cette scène justement parce que c'est un temps fort, marquant, déterminant et définitif de la Révolution Française de 1789.
J'aime cette oeuvre et je la trouve intéressante d'un point de vue artistique, esthétique et historique, c'est pour cela que je l'ai choisie car à première vue je l'ai trouvée attrayante par ses couleurs, sa représentation de l'exécution de Louis XVI. Elle m'a aussi attiré parce que je connaissais déjà une oeuvre montrant l'exécution du roi en 1793 qui m'avait plu.